En attendant
La lumière promise
Lueur de chandelle
- Mathilde Fauve
Tâches de rousseur
sur tes fesses de brioche
que je dévore
- Mathilde Fauve
Chaque anniversaire
Un voyage dans le temps
Célébrer ce qui fut
- Mathilde Fauve
La bouche pleine
Le chat m apporte un mulot
- Game over
- Mathilde Fauve
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Nous, poètes·ses inclusifs·ves, considérons que la poésie a trop longtemps été l'otage de la langue française sexiste imposée par les Académiciens depuis le XVIIe siècle.
Nous considérons que la langue inclusive permet de rétablir la visibilité des femmes, leur valeur, leur égalité, sans nier la pluralité qui existe au sein d'un groupe de personnes.
Nous considérons qu'elle enrichit notre vision du monde, et donc la poésie, et nous souhaitons l'utiliser pour défendre notre éthique, défendre les point de vue des minorités trop souvent laissées de côté, ou noyées dans le vacarme de la masse.
La poésie se situe déjà à la marge de la littérature, de l'écriture, et de l'Art.
Petite sœur pauvre de la musique, elle reste la voix de l'indignation, de l'amour, de l'exil, des émotions, de la compréhension, de l'attention à l'autre, à soi, et au monde, accessible au plus grand nombre.
N'importe qui, armé.e d'un stylo, d'un smartphone, ou d'une bonne mémoire, peut écrire de la poésie inclusive, et nous rejoindre.
Nous faisons partie d'un courant majeur du XXIe siècle, l'Ere de la Parole, de la prise en main de nos discours, de nos idées, de nos représentations de nous-même, et des autres, via toutes les formes de communications possibles.
Nous choisissons la poésie.
Nous choisissons l'inclusivité.
Nous choisissons l'éthique.
Nous choisissons les marges.
- Mathilde Fauve, poétesse inclusive
Des craquelures
à la surface du thé -
Matin fragile — Mat Fauve
C'est fou le nombre d'endroits où je ne suis pas.
Par exemple, là. Je n' y suis pas.
Je ne suis pas sur la photo.
Je ne suis pas dans tes souvenirs.
Je ne suis pas sur ton bureau, assise parmi les carnets, tasses, papiers, plumes, coquilles d'oeufs, tiges, moquette bleue poilue, et autre bric-à-brac qui encombre tout l'espace.
Je ne suis pas sur ton parquet, à côté des plantes séchées, des bottes, du sac plastique.
Je ne suis pas à Paris avec Frédérick Rousseau, ni en Russie avec Tchaikovski dont il joue l'une des mélodies du Casse-noisette.
Je ne suis pas au Mexique, là où tu as appris à dire merci, même si c'est essentialiste, raciste, ou de l'appropriation culturelle de dire ça, je ne sais plus.
Je ne suis pas au Japon, là où, moi, j'ai appris à revivre.
Je ne suis pas dans les fleuves d'Inde ou d'Indo-Malaisie, comme le gavial, avec lequel tu me comparais parfois, quand le désir rétrécissait mes pupilles et faisait briller mes dents.
Je ne suis pas avec toi, ici et maintenant.
J'existe de façon minuscule. J'habite dans mon corps d'un mètre 63.
Dans un appartement minuscule de 21 mètres carré.
Dans une ville minuscule de 160 000 habitants.
Et c'est tout.
- Mathilde Fauve